Saint-Pierre-le-Vieux. Les nouveaux bacs de compostage partagé sont en place

Billet. La mal aiméea 70 ans

La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) a été instituée pour la première fois le 10 avril 1954. Une invention française.

Par Ludovic Mesnard

La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) fête ses 70 ans. Collecté par le vendeur avant d'être reversé à l'Etat, cet impôt indirect sur la consommation a été mis au point en 1954 par le polytechnicien Maurice Lauré, directeur adjoint de la Direction générale des Impôts, sous la présidence de René Coty et avec l'aval de Pierre Mendès-France. Taxe sur la valeur ajoutée perçue sur les affaires, elle se substituait alors à la taxe à la production. Visant uniquement les industriels dans un premier temps, la TVA sera étendue au commerce de détail et aux artisans et imposée en pied de facture en 1966 sous l'impulsion de Valéry Giscard d'Estaing alors nouveau ministre de l'Economie et des Finances. D'abord fixée à 17,6%, elle passera à 18,6% en 1982 puis à 20,6% en 1995 avant de redescendre à 19,6% en 2000 et d'être aujourd'hui portée à 20%. Près de 150 pays dans le monde – mais pas les Etats-Unis – ont adopté ce système d'imposition, en particulier en Europe où ce taux varie entre 8% en Suisse et 27% en Hongrie. Les membres de l'Union européenne se sont entendus sur un seuil minimal de 15 % pour le taux normal. En France métropolitaine, le taux normal de la TVA est donc de 20% depuis le 1er janvier 2014. Mais il existe des taux réduits (de 2,1% à 10%) pour certains produits et services : secteur de l'hygiène et de la santé, produits alimentaires et boissons, travaux de rénovation, hébergement et hôtellerie, loisirs (dont la culture et le sport), secteur des arts et de la presse, secteur agricole, secteur des énergies et déchets… Parfois décrié, car payé de la même manière par tous, quelle que soit sa condition, parfois loué, parce qu'il n'épargne personne, cet impôt demeure la baguette magique des gouvernements pour financer les dépenses publiques, puisque la TVA représente la moitié des recettes fiscales et le double de l'impôt sur le revenu. Soit plus de 176 milliards d'euros en 2023, abondant plus de 50 % du budget de l'Etat. Un pilier essentiel des systèmes fiscaux modernes permettant d'assurer la soutenabilité de notre modèle social et la vitalité de nos services publics.